Danseur, chorégraphe. Né à Paris, le 22 octobre 1961
Après s’être formé au cirque, au mime et à la danse contemporaine, Philippe Decouflé fonde en 1983 la Compagnie DCA. Avec des influences aussi variées qu'Oskar Schlemmer et son Ballet Triadique, Tex Avery, Alwin Nikolaïs ou Groucho Marx, il trouve une signature hybride, entre mouvement, machinerie de théâtre et magie du cinéma. Il créé des spectacles comme Codex, Triton ou Shazam! mais orchestre aussi des événements populaires comme les cérémonies des Jeux Olympiques d’Albertville (1992), du 50e Festival de Cannes (1997) ou La Mêlée des mondes pour la Coupe du monde de rugby (2007). En 2006, il présente à La Villette L’Autre défilé, déployant les extravagants costumes de l’Opéra de Paris et de la Comédie-Française. Après Désirs, relecture de la revue du Crazy Horse présentée en 2009 et toujours à l’affiche, Philippe Decouflé crée en 2010 Octopus. En 2011, il répond à l’invitation du Cirque du Soleil en créant Iris, spectacle permanent sur le thème du cinéma, au Kodak Theater de Los Angeles. Pour Panorama, créé en 2012, il revisite l’ensemble de son travail avec la Compagnie DCA de Vague Café (1983) à Sombrero (2006). La même année est créé le projet Opticon, exposition d’installations ludiques et interactives autour de l’optique. En 2014, il crée Contact, une comédie musicale et visuelle pour seize danseurs, acteurs, chanteurs et musiciens. En 2015, Philippe Decouflé crée Wiebo, un concert performance en hommage à David Bowie, commande de la Philharmonie de Paris parallèlement à l’exposition événement Bowie is...
En 2016, il répond à une nouvelle commande du Cirque du Soleil. Il crée une comédie musicale pour Broadway pour 38 interprètes, intitulé Paramour au Lyric Theater, devenant ainsi le premier metteur en scène français à présenter un spectacle sur la 42e rue. Après un bref retour en France pour Courtepointe, série de performances présentée au Théâtre National de Bretagne, il part ensuite au Japon pour une nouvelle comédie musicale Watashi wa Shingo, adaptation du manga éponyme. 2017 voit la création de Nouvelles Pièces Courtes. En 2019, l’un des tableaux de ce spectacle est porté à l’écran sous le nom de Vivaldis, court-métrage, filmé dans la nature. Cette même année Tout doit disparaître, événement réunissant 40 artistes de la compagnie et retraçant 35 ans de création, est présenté à Chaillot.
La pièce Shazam est remontée en 2021 avec une partie des interprètes de la version de 1998 et d’autres qui collaborent depuis plus récemment avec la Compagnie DCA.
En 2022, Philippe Decouflé crée une nouvelle pièce à l’énergie rock pour 5 danseurs et 3 musiciens, Stéréo.
« Enfant je rêvais de devenir dessinateur de BD. Le dessin est souvent au départ de mon processus de création. Je jette des idées, croque des images qui me passent par la tête. Ma culture, c’est la BD, la comédie musicale, la danse dans les boîtes de nuit, et... Oskar Schlemmer, chorégraphe du Bauhaus. La découverte des photos des personnages de son Ballet triadique a été une révélation. J’avais envie, depuis longtemps, de travailler avec des formes géométriques simples : un cube, un triangle, cela me plaisait d’observer comment ces lignes, ces volumes, se comportaient entre eux. Alwin Nikolaïs m’a enseigné l’importance de la lumière et du costume, l’assurance qu’on pouvait tout mélanger. Techniquement c’est Merce Cunningham qui m’a le plus formé à la danse. A New-York, j’ai suivi les stages de vidéo que lui-même donnait : passionnant. J’y ai appris à maîtriser les problèmes de distance et de géométrie, les règles élémentaires de l’optique et du mouvement. Tex Avery m’a beaucoup inspiré dans la recherche de gestes a priori impossibles à réaliser... Il me reste toujours quelque chose de ce désir, une bizarrerie dans le mouvement, quelque chose d’extrême ou de délirant... Je recherche une danse du déséquilibre, toujours à la limite de la chute. Avec des modèles comme les Marx Brothers par exemple, et en particulier Groucho Marx, j’ai cultivé la prise de risque malicieuse, la répétition comique de l’erreur... »
Prix
- Premier prix du Concours Chorégraphique de Bagnolet et prix du Ministère de la Culture en 1983
- Prix du Ministère de la Culture pour Caramba! en 1987
- Prix International de vidéo danse du Festival IMZ de Vienne pour Codex en 1988
- MTV Award et disque d’or pour le clip de New Order à Londres en 1988
- Lion d’argent à Cannes pour la publicité Polaroïd en 1989
- Prix Danse de la SACD en 1992
- Citoyen d’honneur de Carthagène (Colombie) en 1992
- Meilleures musiques de spectacle aux 7 d’Or pour Les Cérémonies des XVIèmes Jeux Olympiques d’Hiver d’Albertville et de la Savoie en 1993
- Meilleure retransmission télévisuelle de spectacle aux 8èmes Victoires de la Musique pour Les Cérémonies des XVIèmes Jeux Olympiques d’Hiver d’Albertville et de la Savoie en 1993
- Chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres en 1994
- Meilleur film chorégraphique pour «Le p’tit bal» au Festival IMZ Opéra de Lyon en 1994
- Mention spéciale pour «Le p’tit bal» au Festival du Film Court de Villeurbanne en 1994
- Prix du public pour «Le p’tit bal» aux Rencontres Internationales du Film de Genève en 1995
- Grand Prix National du Ministère de la Culture pour la Chorégraphie en 1995
- Commandeur des Arts et des Lettres en 2015